•• Entraînements d'Always It.

La carrière était vide ce matin, ce qui laissa traîner un mince sourire sur mes lèvres. Un carré de sable rien que pour moi et mon cheval c'était parfait pour bien débuter. Pas de risque d'entre choc, puis plus de concentration du coup. Le soleil brillait de milles feux et l'on pouvait sentir que la chaleur prenait de plus en plus d'ampleur chaque minute. Je fis un petit tour de piste en main pour qu'Always It découvre le terrain sur lequel il allait devoir travailler, puis je le fis s'arrêter au milieu afin de pouvoir le ressangler. Je me hissai avec la plus grande souplesse sur le dos de l'étalon, celui-ci pris le pas sans mon autorisation. Il ne semblait pas nerveux loin de là, mais vraiment très capricieux et lunatique à la fois. Je l'arrêtai tout de suite, puis ajustai mes étriers à la bonne taille, après quoi je pressai légèrement les jambes pour le laisser partir au pas rênes longues. Always It observait les alentours, attentif à chaque petit bruit provenant soit des buissons, soit des écuries en plein réveil. Ses oreilles pointées vers l'avant et l'encolure hautement placée, je me méfiai tout de même et anticipai chacun de ses mouvements. On ne savait pas vraiment à quoi s'attendre avec lui... c'est ce que j'avais pu apprendre pour l'instant durant ces derniers jours. Je raccourcis la longueur des rênes petit à petit, jusqu'à obtenir un bon contact avec sa bouche. Après quelques tours, je lui demandai le trot, ce que monsieur n'apprécia pas réellement. Il se jeta en avant, prenant un trot saccadé et beaucoup trop rapide, m'arrachant de plus les rênes. Je réagis tout de suite, me plaçant correctement dans la selle et exerçant une pression sur les rênes pour le faire ralentir. Je me plaçai sur un cercle, essayant tant bien que mal à le faire ralentir. Le bel Haflinger finit par obéir heureusement, et repris une bonne vitesse. C'est à ce moment là que je jouai avec mes mains, tentant de le mettre sur la main. Il céda sans broncher à ma plus grande surprise. Après quelques transitions pas/trot et trot/pas ainsi que quelques figures et changements de main, je terminai la détente par un départ au galop. J'utilisai donc mes aides pour le lui demander et l'étalon partit une fois de plus beaucoup trop rapidement, accumulant les coups de cul et cherchant à prendre le mors. Je tirai sur les rênes, m'aidant également de mes épaules et de mon bassin pour lui faire faire une transition au trot. Je compris que ce ne serait pas une mince affaire de le faire travailler... Always It était un étalon très réactif, et beaucoup trop nerveux pour une séance en toute tranquillité. A par cela, il était plutôt confortable et restait toujours sur ses gardes concernant mes aides. Bref, je réussis à le reprendre malgré le fait qu'il prenait un malin plaisir à vouloir me faire tomber. On ne joue plus maintenant, c'est finis mon grand. Je replaçai alors mes aides, prenant garde à bien tenir le mors au cas ou. Il pris une allure assez bonne dans son galop, et ne chercha pas à se dérober. Je le félicitai de la voix, puis le fis repasser au pas, lui laissant les rênes pour se reposer un peu et reprendre son souffle. Je l'arrêtai deux ou trois minutes plus tard, repensant à ce que l'ostéopathe m'avait conseiller de faire suite à la visite complète. Je lui fis plier l'encolure à gauche et à droite plusieurs fois après quoi je jugeai que c'était assez pour aujourd'hui. Je ne pouvais pas dire qu'il avait fait du bon boulot, mais je ne me décourageais pas pour autant. Je savais qu'il faudrait de la patience et du temps pour arriver à quelque chose de convenable, quelque chose dont je serais plus que fière. Je tapotai tout de même l'encolure de mon étalon, lui murmurant des petits mots doux à l'oreille. Je l'arrêtai au milieu, dessanglai d'un ou deux trous, puis mis pied à terre. Direction la douche puis le box pour une petite séance de chouchoutage